Le loup gris leva la tête au dessus des herbes hautes, ses oreilles étaient dressées, cherchant le moindre son qui pourrait lui indiquer une proie. Son regard cherchait lui aussi ce qui pourrait lui servir de repas. Il n'avait pas mangé depuis quelques temps et son estomac n'avait de cesse de lui rappeler son vide. Le relativement jeune loup avança de quelques pas, ses jambes travaillant puissamment sous son poids.
Grey ne savait pas trop ou il se trouvait, mais il n'avait pas senti un autre loup dans les environs immédiats, un fait dont il était content. La compagnie d'autres loups ne l'intéressait pas vraiment pour l'instant, mais peut-être quand il serait plus désespéré socialement peut-être le considérerait-il. Comme il avançait au travers des herbes qui cachaient sa fourrure dans leur manteau jaune et vert, le camouflant presque parfaitement.
Une de ses oreilles foncées se dressa vers le bruit qu'il avait entendu, c'était le bruit des pas lestes d'un lièvre. Il savait qu'il allait devoir prendre l'animal de vitesse s'il voulait se mettre quelque chose sous la dent. Ainsi donc, il se fraya un chemin silencieusement entre les herbes, se dirigeant 'à pas de loup' vers sa proie sans défense. Il cessa de respirer bruyamment, cherchant à taire sa présence autant que possible.
Il faisait attention à où il mettait les pattes, ne voulant pas briser une brindille qui révélerait sa présence au lièvre. Par chance, il avait le vent dans le visage, le lièvre ne pouvait donc pas le sentir. Ses yeux gris finirent bien par trouver le lièvre, qui quant à lui ne se doutait de rien. Il était là à grignoter de l'herbe et des feuilles sans soucis. Il se baissa encore plus jusqu'à ce que son ventre touche le sol et avança prudemment.
Quand il ne fut qu'à deux mètres de la proie, le loup gris laissa un sourire carnassier se développer sur son visage à la perspective d'un bon repas. Grey prit un autre pas en avant et plia ses pattes en dessous de lui. Dans un bond, il fut au dessus du lapin et eut tôt fait de lui croquer le cou pour l'attraper. Il se releva quand le lièvre était bien serré entre ses crocs, prêt à être mangé.
Le lièvre n'était pas encore mort, mais cela ne saurait pas tarder. Le loup s'étant fatigué de sentir le lapin bouger entre ses crocs serra la fragile colonne entre ses mâchoires et tua la boule de fourrure en un coup de dents. Allant s'assir sur un rocher dominant la plaine, il déposa le lièvre entre ses pattes avant et entreprit de le dévorer. Ses oreilles étaient toujours en alerte et il ne saurait pas relaxer, pas même avec quelqu'un en qui il aurait confiance.